top of page

Marcel Rufo : « La grande majorité des ados va bien ! »

  • julieradatti
  • 23 déc. 2020
  • 2 min de lecture


Deux confinements en l’espace de quelques mois, des cours à distance pour les lycéens et les étudiants. Cette période inédite est compliquée pour les adolescents et les jeunes adultes. Pour certains, ce contexte représente même un danger. Mais le pédopsychiatre Marcel Rufo reste confiant, la plupart des jeunes se porte bien.


Quelles sont les conséquences des confinements sur les adolescents ?


Pour ceux qui étaient déjà fragile, avant le premier confinement, la situation s’est indiscutablement aggravée avec l’arrêt de la scolarité. Aujourd’hui ces jeunes risquent d’avoir des conséquences cognitives extrêmement redoutables. Avec une augmentation des pensées tristes et des idées noires voire suicidaires. Cela concerne aussi les lycéens et les étudiants qui suivent leurs cours en distanciel.

Pendant le confinement du printemps, la grande erreur a été de fermer l’école, d’autant que les enfants et les ados ne risquent pas grand-chose face au Covid 19. Quand on doute de soi, on a besoin du soutien de l’école !

Vous restez cependant positif…


Oui la grande majorité des adolescents va bien ! Je le dis à mes confrères et aux spécialistes : en consultation, par définition, nous voyons ceux qui vont mal et les cas graves. Donc il faut faire attention à ne pas être trop pessimistes.


Les ados peuvent malgré tout avoir peur de l’avenir ?


Je crois que le propre des adolescents qui vont bien est de ne s’intéresser qu’au présent. Le fondement de l’adolescence, c’est la bande. Ils ont besoin d’être en groupe. On l’a vu au sortir du premier confinement, avec les fêtes et les soirées qui se sont multipliées un peu partout. En ce moment, les grands rassemblements sont interdits à cause du risque de contamination. C’est cela qui les gêne dans leur quotidien. Par exemple comment aller vers le premier baiser quand on est masqué ?

Mais comme les ados présentifient tout, ils ne projettent pas les pensées négatives sur l’avenir. Je crois qu’il y a un fond d’optimisme chez eux. C’est aux parents de faire attention et de ne pas contaminer leurs enfants avec leur propre anxiété.

Certains parents s’inquiètent du temps passé par leurs adolescents sur les téléphones, les tablettes etc…


Il faut arrêter de dire que les écrans sont la cause d’une fragilité ou d’un mal être ! Les écrans, c’est un signe clinique de problèmes chez l’adolescent. Quand on part dans le virtuel, c’est que la réalité vous fait peur. Mais en même temps, le téléphone portable et internet, c’est leur mode de communication et nous devons respecter cela. Le conseil que l’on peut donner aux parents est d’aller voir ce que les enfants regardent, car le risque est là : internet c’est une porte ouverte vers l’extérieur.

En revanche, on évite d’être « ami » avec son ado sur les réseaux sociaux… et puis honnêtement, si on était adolescent, on serait tous sur les réseaux et les jeux vidéos !

 
 
 

Comments


bottom of page