Madame la Présidente
- julieradatti
- 2 mars 2019
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Dernière mise à jour : 6 mars 2019
Lucette Broutechoux est la première femme à présider le tribunal de Grande Instance de Toulon. Un poste qu'elle occupe depuis novembre 2015. En 2018, elle a été distinguée de la légion d'honneur.

Sur la plaque vissée sur sa porte, il manque un « e » à la fin de Président. C'est pourtant bien une femme la patronne ici. Lucette Broutechoux est souriante, sympathique mais surtout déterminée. Dans son bureau situé au rez de chaussée du TGI toulonnais, le téléphone n'arrête pas de sonner, « j'ai parfois affaire à de grands enfants » glisse-t-elle dans un sourire. C'est là qu'elle gère chaque jour les taches administratives qu'implique son poste, tout en assurant son rôle de magistrate. « Être présidente, c'est à la fois être juge et chef d'une juridiction », plaide-t-elle. Et pas des moindres. L'arrondissement judiciaire du tribunal de Toulon couvre en effet 34 communes, soit plus de 546 000 habitants.
Un quotidien chargé

Alors, entre les rapports d'activités et de performance, la présidente doit faire tourner cette grosse machine judiciaire : pallier les absences des magistrats, maintenir ou annuler certaines audiences... le tout, sans rester derrière son bureau. « je tiens des audiences de référés, j'assure des permanences comme mes collègues, notamment en correctionnel », énumère Lucette Brouthechoux . Mais la plus grosse difficulté reste la masse de travail.
« Nous sommes saisis très régulièrement, les contentieux s'accumulent et notre devoir est de répondre le plus rapidement et du mieux possible aux justiciables »
Un engagement, de la rigueur
Son métier, elle le connaît sur le bout des doigts. Sortie de l'école de magistrature en 1984, elle a été juge à Alberville, puis à Aix les Bains pendant 12 ans, avant de rejoindre Grenoble, Chambéry et enfin le Var. « J'ai toujours souhaité devenir magistrate, explique t-elle. Déjà à la fac de droit, je savais que je voulais être juge. Rendre la justice, c'est un très beau métier et l'exercice d'un pouvoir régalien ». Une fonction qu'elle lie à un engagement personnel, à des valeurs d'humanité mais qui comprend surtout des responsabilités , « tous les métiers impliquent cela », souligne la juge, modeste. « Mais bien entendu, lorsque vous décidez de placer quelqu'un en détention, lorsque vous condamnez un individu, vous ne le faites pas à la légère ». Et d'ajouter « on s'immisce dans la vie des gens, on tranche des litiges. Un juge aux affaire familiales qui décide de placer des enfants, ne le fait pas sans réfléchir. Le côté humain est inhérent au métier, mais l'application de la loi demeure fondamentale » .

Un métier de plus en plus féminin
«Je fais partie des premières promotions de l'école de la magistrature où il y a avait un tout petit peu plus de femmes que d'hommes. » Aujourd’hui, les femmes représentent un peu plus de 67% du corps de la magistrature « peut être qu'il va falloir rééquilibrer dans l'autre sens un jour, le principe d 'égalité doit jouer dans les deux sens » sourit-elle. La loi c'est la loi.
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